Ménopause, hormones & santé mentale : ce que la science sait (et ce qu’on peut faire)
- Anne Swiader
- 1 déc.
- 4 min de lecture

Introduction
La période de périménopause / ménopause — généralement autour de 45–55 ans — marque une transition biologique profonde pour le corps féminin. Beaucoup de femmes y vivent des changements physiques : bouffées de chaleur, troubles du sommeil, variations de poids… Mais ce n’est pas tout : des perturbations hormonales peuvent aussi affecter l’équilibre neurochimique du cerveau, avec des conséquences parfois sérieuses sur l’humeur, voire la santé mentale. Dans certains cas, des pensées suicidaires ou des tentatives peuvent émerger*②.
Cet article explore ce que la recherche dit aujourd’hui, ses limites, et ce qu’on peut faire — avec bienveillance — pour traverser ce cap avec le maximum de soin et de soutien.
🔬 Ce que disent les études
🔬 Ce que disent les études
Fluctuations hormonales et impact sur le cerveau
Les variations d’œstrogènes au moment de la transition ménopausique peuvent moduler plusieurs systèmes : neurotransmission (sérotonine, dopamine, GABA), régulation du BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor) et plasticité neuronale*①*④. Ces perturbations sont associées à un risque accru de troubles dépressifs.
Une étude longitudinale montre que les femmes ayant eu une exposition plus longue aux œstrogènes au cours de leur vie reproductive ont un risque réduit de symptômes dépressifs pendant la périménopause / post‑ménopause*①.
Les données épidémiologiques suggèrent que pendant la période de transition, le risque de dépression et d’anxiété augmente, surtout en présence de symptômes physiques comme les bouffées de chaleur ou les troubles du sommeil*③.
Risque suicidaire & pensées suicidaires
Des études qualitatives ont observé que certaines femmes en périménopause rapportent des idées suicidaires ou des tentatives — même sans antécédent psychiatrique*②.
L’âge de la ménopause peut moduler ce risque : les ménopauses précoces semblent associées à un risque légèrement plus élevé*②.
Les recherches montrent que le lien entre hormones et suicidabilité est complexe et multifactoriel, impliquant également des facteurs psychosociaux, le stress, la qualité du sommeil et le soutien social*⑤.
⚠️ Limites importantes
Toutes les femmes ne sont pas concernées : la plupart traversent la ménopause sans souffrance émotionnelle majeure*①.
La majorité des études sont observationnelles ou qualitatives, avec de petits échantillons ; la causalité directe entre fluctuations hormonales et suicidabilité n’est pas établie.
Les facteurs psychologiques et environnementaux jouent un rôle majeur : stress, isolement, surcharge mentale et antécédents médicaux influencent fortement la vulnérabilité*⑤.
🧠 Ce que cela implique — pistes de soutien
Pour traverser la période de transition avec douceur et vigilance :
Écouter ses émotions et ses signaux corporels : énergie, sommeil, humeur, digestion, régulation hormonale.
Hygiène de vie adaptée : alimentation équilibrée, sommeil suffisant, gestion du stress, activité physique douce, temps pour soi.
Ne pas rester seule : parler à un/une professionnel·le (médecin, psychologue, thérapeute) ou partager ses expériences dans un cadre bienveillant.
Approche holistique et personnalisée : un accompagnement global, comme celui proposé par La Nouvelle Ève, peut aider à réguler énergie, émotions et métabolisme.
Suivi médical sérieux si les symptômes sont sévères : hormones, troubles de l’humeur, idées suicidaires.
📝 Conclusion
La périménopause et la ménopause sont des périodes de transformation parfois délicates. Les fluctuations hormonales peuvent influencer le fonctionnement cérébral et le bien-être psychique, mais elles ne déterminent pas à elles seules le risque de souffrance. Avec écoute, soutien, hygiène de vie adaptée et accompagnement personnalisé, il est possible de traverser ce cap avec sérénité et force.
Si ce sujet vous touche ou que vous souhaitez en parler, vous n’êtes pas seule. Cherchez du soutien professionnel et considérez les approches holistiques pour renforcer votre équilibre physique et émotionnel.
📚 Références
The risk of depression in the menopausal stages: A systematic review and meta-analysis — 2024. Méta-analyse confirmant un risque accru de symptômes dépressifs chez les femmes en périménopause. PubMed
The mental health challenges, especially suicidality, experienced by women during perimenopause and menopause: A qualitative study — 2023. Étude qualitative sur la présence d’idées suicidaires ou tentatives en périménopause/ ménopause. PubMed
Depression in the menopause transition: risks in the changing hormone milieu — 2015. Revue populationnelle sur l’association entre transition hormonale et symptômes dépressifs. Biomed Central
Estrogen fluctuations during the menopausal transition are a risk factor for depressive disorders — 2023. Revue sur l’impact des variations d’œstrogènes sur neurotransmission, BDNF et plasticité neuronale. PubMed
Biopsychosocial predictors of depressive symptoms in the perimenopause – Swiss Perimenopause Study — 2021. Étude montrant l’impact des facteurs psychosociaux et hormonaux sur les symptômes dépressifs. PubMed
A longitudinal study of neurotrophic, oxidative, and inflammatory markers in first‑onset depression in midlife women — 2017. Lien entre neuro-inflammation, BDNF et apparition de la dépression. PubMed
Assessment of Psychological Status and Oxidative Stress in Postmenopausal Women — 2021. Association entre stress oxydatif et symptômes dépressifs/anxieux post-ménopause. PubMed
📊 Tableau synthétique des études
# | Référence | Type d’étude | Taille de l’échantillon | Pertinence statistique | Utilité pour le lecteur |
1 | The risk of depression in the menopausal stages: A systematic review and meta-analysis — 2024 | Méta-analyse | >16 000 femmes | Très élevée : combine 17 cohortes, réduit biais | Confirme le risque accru de dépression pendant la périménopause. |
2 | The mental health challenges, especially suicidality, experienced by women during perimenopause and menopause: A qualitative study — 2023 | Étude qualitative | 42 femmes | Faible puissance statistique | Permet de comprendre l’expérience vécue et les idées suicidaires, insights profonds mais non généralisables. |
3 | Depression in the menopause transition: risks in the changing hormone milieu — 2015 | Revue populationnelle / observationnelle | Variable selon études | Modérée à élevée | Montre les tendances dans la population, association hormonale et dépression. |
4 | Estrogen fluctuations during the menopausal transition are a risk factor for depressive disorders — 2023 | Revue narrative / conceptuelle | N/A | Faible pour chiffres | Explique les mécanismes biologiques : neurotransmission, BDNF, plasticité neuronale. |
5 | Biopsychosocial predictors of depressive symptoms in the perimenopause – Swiss Perimenopause Study — 2021 | Observationnelle longitudinale | ~100 femmes | Limité statistiquement | Identifie corrélations hormonales et psychosociales avec symptômes dépressifs. |
6 | A longitudinal study of neurotrophic, oxidative, and inflammatory markers in first‑onset depression in midlife women — 2017 | Longitudinale | Non spécifié (~dizaines) | Bonne pertinence pour mécanismes biologiques | Observe l’évolution des biomarqueurs et symptômes dans le temps. |
7 | Assessment of Psychological Status and Oxidative Stress in Postmenopausal Women — 2021 | Transversale | 100 femmes | Modérée | Permet de montrer associations stress oxydatif et symptômes dépressifs, pas de causalité. |
Astuce pour le lecteur : Ce tableau montre la solidité scientifique des données. Certaines études apportent des preuves statistiques solides, d’autres des insights qualitatifs ou mécanistiques. Ensemble, elles offrent une vue globale du lien entre hormones, neurotransmetteurs et santé mentale des femmes autour de la ménopause.





























